Adopter un oiseau quaker, est-ce vraiment pour moi ?
«Je n’ai pas le temps de m’occuper d’un chien ou d’un chat, je pense donc adopter un oiseau quaker, ils sont tellement mignons !» Voilà qui commence bien mal une relation avec un oiseau…
Comme on ne peut pas aborder toutes les espèces en une seule chronique, concentrons-nous sur l’exemple de l’oiseau quaker.
Avez-vous le temps pour un oiseau ?
Avoir un oiseau demande du temps. Beaucoup de temps. Le quaker par exemple, aussi appelé perruche moine, est un oiseau qui à l’état naturel vit en grande colonie. Il a besoin d’interactions sociales. Il est un bâtisseur acharné. En nature, ils construisent ensemble de grandes structures (comme des tours à condo pour nous) avec des nids à paliers multiples : une chambre pour couver les œufs, un salon pour élever les petits et une entrée pour monter la garde.
Entre eux, ils développent des amitiés, il se chicanent et savent s’exprimer. Ainsi, le quaker a besoin de beaucoup d’interactions avec sa famille. Sa cage doit contenir beaucoup de jouets et idéalement des matériaux pour construire. Les jouets du quaker doivent être alternés souvent pour garder l’oiseau intéressé et le stimuler. Pour éviter que le quaker ne soit trop territorial, il faut lui positionner des jouets et des aires de vie à plusieurs endroits différents dans la maison.
Liberté et exercice
Sachez-le, le quaker a besoin de liberté chaque jour pour l’exercice et pour la stimulation mentale. C’est une des bonnes espèces pour apprendre à parler et prendre plaisir à faire plusieurs tours.
Habitué de vivre en grande colonie, il aime l’interaction avec plusieurs membres de la famille. Il se nourrit de graines, de fruits, de légumes de fromage, etc. Les quakers peuvent devenir de vrai clown et leur intelligence est surprenante. Ils peuvent malheureusement développer de problèmes de comportement surtout s’ils s’ennuient. Crier et s’arracher des plumes (picage) est souvent le lot d’oiseaux malheureux. Ils ont besoin d’un examen vétérinaire annuel et aussi de consulter rapidement s’ils sont malades. Comme ils peuvent vivent entre 20 et 40 ans, il s’agit d’un engagement à très long terme, pensez-y bien.
En résumé, le quaker peut être un charmant compagnon à condition qu’on lui accorde du temps et de l’énergie et qu’on nourrisse la relation qu’on aura avec lui. C’est une grave erreur qui mène souvent à l’abandon que de penser qu’adopter un oiseau demande moins de temps et de soins qu’un chien ou un chat.
Dre Lucie Hénault
Médecin vétérinaire passionnée
Réseau Passionimo