Rendez-vous Passionimo – Vers intestinaux
Comprendre l’importance du vermifuge
Par Dre Lucie Hénault, Médecin vétérinaire passionnée, du Réseau Passionimo
Vous venez d’adopter un chien ou un chat ? Ce texte sur les vers et les façons efficaces de s’en débarrasser pourrait bien vous intéresser. Attention, il s’agit d’un texte à forte teneur en beurk !
Un des vers que l’on diagnostique le plus fréquemment chez nos animaux domestiques est l’ascaris. Vous pouvez aussi l’appeler toxocara, son nom scientifique, ce qui vous vaudra beaucoup de points au scrabbles ! C’est le long ver rond blanc que vous avez peut-être déjà vu dans les selles ou dans le vomi d’un animal très parasité. Ce ver ressemble à un long spaghetti.
Les chiens et les chats peuvent se contaminer de différentes façons, les parasites ayant développé de multiples façons de se transmettre d’un animal à l’autre, à l’insu des propriétaires même les plus vigilants. D’abord, l’ascaris peut rester enkysté durant des années dans les muscles et organes des animaux. Pendant la gestation, sous l’effet des hormones, le parasite passe par le placenta pour se loger dans les fœtus qui naissent alors déjà parasités. De même, ils se transmettre aisément pendant la lactation, via le lait maternel. Il faut savoir que cela n’a rien à voir avec la propreté de l’élevage d’où provient votre animal ni avec l’endroit où habite la maman. Disons seulement que c’est le mécanisme que la nature a trouvé pour permettre la survie des vers. La nature est forte (et pas toujours appétissante) on le sait !
Des petites bêtes coriaces !
Par jour, une seule femelle ascaris pond des dizaines de milliers d’œufs microscopiques et impossibles à voir à l’œil. Ces œufs sont assez résistants et contaminent l’environnement, via les selles d’un animal parasité. Un chien s’infecte en mangeant les selles infectées, en léchant le sol contaminé (par exemple pour prendre sa balle) ou en léchant la région péri-anale souillée d’un ami croisé au parc… La plus petite crotte peut être contaminée de centaines de milliers d’œufs. C’est une raison de plus pour réitérer l’importance de ramasser les selles de son chien lors des promenades. Ceci dit, même en prenant les meilleures précautions, on ne peut pas éliminer tous les œufs d’ascaris puisqu’ils s’imprègnent aussi dans le sol en périphérie des excréments. Il s’agit donc qu’un animal renifle le sol pour être infecté.
Comprendre l’importance du vermifuge
Ce sont surtout les chiots et les chatons, dont le système immunitaire est moins fort, qui pourront présenter des signes de diarrhée, de vomissement, de retard de croissance ou même de toux (si les vers sont enkystés au poumon). C’est parce qu’ils naissent très souvent parasités que les chiots et les chatons sont fréquemment traités jusqu’à l’âge de 6 mois. Les futures mamans gestantes sont aussi vermifugées pour diminuer les risques de transmission aux fœtus. Certains animaux adultes peuvent être parasités pendant des années sans démontrer de signes cliniques. Ils n’en contaminent pas moins leurs environnement pour autant.
Les ascaris peuvent aussi se transmettre aux humains via les selles des animaux contaminées. Ce n’est pas très fréquent, heureusement. Les enfants et les personnes immunodéprimées sont plus à risque. C’est pour protéger les humains, l’environnement, notre propre animal et les autres animaux qu’un programme de vermifugation une fois par mois est recommandé du printemps jusqu’à l’automne. Votre vétérinaire saura vous recommander une cédule anti-parasitaire adaptée au mode de vide de votre animal. Un chien vivant en condo qui urine sur son pipi-pad n’aura pas besoin de la même protection qu’un animal qui sort tous les jours dans le jardin et qui fréquente les parcs.
Il n’existe aucun vaccin contre les vers intestinaux. On ne peut pas empêcher un animal d’en attraper. Avec un vermifuge mensuel on s’assure d’éliminer les vers intestinaux attrapés dans les dernières semaines. De même, il n’existe aucun vermifuge qui traite toutes les sortes de vers possibles. C’est pourquoi on procède à une analyse de selles, pour identifier les œufs et ainsi connaître le parasite contre qui on se bat. C’est cette analyse qui permet de choisir le bon traitement.
Parasitologistes ?
Saviez-vous qu’il existe des vétérinaires parasitologistes qui ont fait de ces êtres parasitaires pour la plupart microscopiques, leur passion? Ce sont des passionnés qui ont étudié cinq ans pour devenir médecins vétérinaires, puis quatre ans de plus pour faire un internat et une résidence afin de se spécialiser en parasitologie. C’est dire combien il y a à apprendre sur ces petites bestioles pour certains fascinantes et pour la plupart dégoûtantes ! Comme on dit, mieux nous les connaissons mieux nous pouvons les déjouer.
Dre Lucie Hénault
Médecin vétérinaire passionnée
Réseau Passionimo