Tout savoir sur les tiques
Par Dre Lucie Hénault, Médecin vétérinaire passionnée, du Réseau Passionimo
Enfin le beau temps ! Avez-vous comme moi un regain d’énergie qui vous donne envie de profiter de l’extérieur ?
Depuis qu’il fait plus de 4 degrés Celsius, tous mes animaux sont protégés contre les tiques. Pourquoi ? Parce que c’est à cette température que les tiques redeviennent actives. En plus, avec le gel et le dégel, elles sont particulièrement affamées. Imaginez, elles ont passées l’hiver en dormance, à jeûner…
Je pense que tout le monde sait maintenant que ce sont les tiques qui transmettent la maladie de lyme ainsi que plusieurs autres maladies aux noms compliqués tels que l’erlichiose et l’anaplasmose. Il n’y a pas si longtemps on ne parlait pas de tiques au Québec. Cependant, avec le réchauffement climatique et parce qu’elles profitent du vol des oiseaux migrateurs, elles ont franchi nos frontières et se sont installées chez nous pour y rester. Il faut donc maintenant apprendre à mieux les connaitre pour les déjouer.
Le cycle de vie d’une tique
Les tiques évoluent en plusieurs stades passant de la grosseur d’un grain de sésame à celle d’un raisin sec lorsqu’elles sont gorgées de sang. Même minuscules, elles transmettent des maladies. Surtout au stade de lymphe où elles sont petites comme un grain de pavot, c’est pratiquement impossible de les détecter dans le pelage de nos animaux. C’est un sentiment de fausse sécurité de penser que si notre animal avait une tique, on le saurait.
Elles restent attachées sur leurs hôtes plusieurs jours pour prendre un gros repas de sang. Les tiques ne sautent pas d’un animal à l’autre. En fait, elles sont un modèle de patience lorsque vient le temps de trouver un animal à parasiter. Elles restent accrochées à un buisson, un brin d’herbe, une branche de haie de cèdres en attendant qu’un animal passe à proximité. Puis, elles s’attachent à l’animal et se nourrissent. Une fois gorgées de sang, après plusieurs jours, elles se laissent tomber au sol pour continuer leur évolution.
Elles ne sont pas spécifiques d’espèces et peuvent donc se nourrir chez plusieurs sortent d’animaux. C’est en suçant le sang qu’elles transmettent les maladies. Les tiques injectent une substance anesthésiante au site de leur morsure. Ainsi, un animal ou un humain qui a une tique n’en sera pas conscient et ne se grattera pas. Il existe des dizaines d’espèces de tiques différentes au Québec. La plus fréquente, Ixodes Scapularis, est responsable de la transmission de la maladie de lyme. Sachez qu’un animal ne peut pas transmettre la maladie de lyme à un humain ou à un autre animal, la tique seule peut le faire. C’est ce qu’on appelle un vecteur obligatoire.
La maladie de Lyme
Les chiens sont plus résistants à la maladie de Lyme que les humains. Ils peuvent malgré tout être affectés et souffrir de fièvre, de léthargie, de boiterie et de problèmes rénaux pouvant même occasionner des dommages permanents et très graves. D’autres maladies transmises par les tiques imposeront aussi d’autres signes cliniques, dont des problèmes sanguins.
Dès que notre animal va dehors, même s’il reste en ville ou dans le jardin en banlieue, il est recommandé de le protéger. Selon son mode de vie, par exemple s’il fait du camping, de la randonnée, s’il se baigne, etc. votre médecin vétérinaire saura vous recommander une protection adaptée. Certaines sont topiques (directement sur la peau), d’autres s’administrent par la bouche. Certaines se donnent aux mois, d’autres aux 3 mois.
Les chats aussi peuvent être protégés. Ils ne sont pas sensibles à la maladie de lyme mais les tiques peuvent très bien les choisir comme hôtes pour y prendre leur repas de sang. Chaque animal protégé contribue à réduire la charge parasitaire dans l’environnement. Pensons-y !
Avec les tiques, le meilleur adage est « vaut mieux prévenir que guérir ».
Bon printemps chers amis des animaux et à bientôt!
Dre Lucie Hénault
Médecin vétérinaire passionnée
Réseau Passionimo